Florence le Maux
Artiste plasticienne
« Eloge des vagabondes » est le titre d’un ouvrage de Gilles Clément : jardinier-poète, écrivain-paysagiste… l’auteur, inventeur du concept de « jardin planétaire », souligne le caractère fécond du nomadisme des plantes ; parties à la conquête des continents, au gré des vents, des migrations humaines et animales, elles ont favorisé la biodiversité de ce vaste « jardin en mouvement » perpétuel.
Ces belles voyageuses, souvent qualifiées de mauvaises herbes, ont trouvé refuge dans les terrains en mutation, entre friches et talus – c’est en ces lieux, abandonnés, en jachère, mais aussi, dans le creuset fertile des composts, que j’aime aller glaner leur parure fanée.
Loin d’une approche botaniste savante, à travers ce travail d’empreintes sur papier, je tente de restituer la beauté fragile et fugace de ces herbes, un peu rebelles dans leur façon ténue et têtue à la fois, de porter leur bagage léger, hors des sentiers balisés, des frontières, que l’humain se plait à inventer.